« Pour moi, le compostage a quelque chose de magique, même spirituel: c’est la roue des réincarnations qui tourne; la chaleur du soleil emmagasinée par les plantes, libérée une dernière fois dans un tas de compost qui chauffe; l’odeur humide du compost fini, promesse de fertilité pour le jardin… Après quelques livraisons et quarts de bénévolat à la cuisine, j’ai donc trouvé ma voie au sous-sol, avec une équipe de bénévoles aussi dynamique que variée, et bien sûr avec les vers, les bactéries et tout le reste de notre petit écosystème. On ne se lâche plus depuis!
Dès la formation du collectif de compostage, on a réalisé qu’il y avait beaucoup à faire pour optimiser l’usage de notre espace au sous-sol. On a rénové les grandes tables à compost, établi des procédures d’entretien des différents systèmes et pesé les quantités de déchets transformés pour mesurer le progrès réalisé. Au bout du compte, c’est une véritable fierté de voir le progrès accompli. Un jour, on arrivera peut-être à valoriser tous les déchets de la cuisine…
À long terme, j’aimerais rendre à la communauté du Roulant cette belle expertise développée au courant de la dernière année, autant en donnant des ateliers sur le compostage qu’en vendant des vers à ceux qui veulent en faire l’élevage. J’espère un jour quitter Montréal pour démarrer une entreprise agricole familiale, mais les descendants des vers que l’on chouchoute depuis la création du collectif seront encore là au sous-sol, et un peu partout dans la ville, à opérer leur petite magie… comme une kombucha ou un levain qu’on partage avec tous ses amis.
Cet été, je vais participer à un stage de coopération internationale avec Québec Sans Frontières. Mon équipe et moi, on part au Ghana pour aider les femmes du village de Kadjebi à optimiser leur production maraîchère. J’ai hâte de pouvoir partager mes connaissances en biologie, mais surtout de me familiariser avec les pratiques agricoles locales et le fonctionnement d’un regroupement de producteurs.
Pour l’instant je planifie mon stage et je travaille à financer une partie des frais. Je fais du savon avec du beurre de karité biologique et équitable. J’ai choisi ce produit, car la production de karité est un bon outil de développement rural en Afrique de l’Ouest. En plus d’être un aliment, la vente du beurre aide les petits producteurs à générer un revenu. »
Pour en lire plus sur le stage de François-Xavier, consultez sa page de projet.
Au sujet du projet
Santropol Roulant réunit une belle communauté de membres autour de la nourriture et de l’engagement communautaire. Pour mettre en valeur la diversité de nos membres, nous nourrissons le projet Portraits de Santropol Roulant. On photographie nos membres et recueille leurs histoires pour les partager avec le reste de la communauté. Nous aimerions connaître votre histoire! Contactez brooke@santropolroulant.org pour tous vos question ou commentaire ou pour participer au projet.