Après 10 ans au Santropol Roulant, Kateri ferme ce chapitre de sa vie et poursuivra de nouvelles aventures.
Elle nous laisse un cadeau de départ avec une entrevue relatant son expérience des 10 dernières années au Roulant.
Écoutez l’entrevue complète ci-dessous:
1. Que signifie quitter le Roulant pour toi?
It is the question I think about the most. Pour moi quitter le Roulant c’est quitter une partie de moi. J’ai tellement appris, grandi, rencontré de gens extraordinaires, developper des relations que c’est comme finir une relation avec mon meilleur ami. C’est difficile, mais j’ai eu un peu de pratique avant de partir en congé de maternité et j’étais dévasté. Tu sais quand tu rencontres quelqu’un, c’est comme si j’avais rencontré la personne parfaite pour moi à ce moment et puis on a vraiment grandi ensemble. Avant de partir en mat leave, toute ma vie était définie par le fait que je travaillais ici. Toute mon énergie, mon attention, mes projets, mes idées étaient au Roulant. Je suis tellement passionné par cet organisme et les gens qui gravite autour, et ce n’était pas une très bonne stratégie personnelle. Profesionnelle oui, parce que j’ai beaucoup investi et j’ai beaucoup donné pour que l’organisme se développe. Mais ce n’est pas bon d’avoir tous les mêmes oeufs dans le même panier. Quand je suis arrivé en mat leave avec mon bébé, et qu’il fallait que je vive ma vie personnelle, je n’avais pas de repère. J’ai retrouvé une balance pendant mon congé, et ça m’a aidé à encore plus apprécier mon année suivante. J’avais trouvé quelque chose de moins intense. C’est la fin dune époque, un chapitre magnifique, coloré, intéressant avec plein de gens. J’ai rencontré des milliers de personnes.
2. Quelle est la plus grande chose que tu vas manquer du Roulant? Quel a été l’un des moments les plus mémorables que tu es passés ici?
Ce qui va me manque le plus c’est qu’au Roulant, ont peux être entièrrment nous même, il n’y a pas de jeux qu’on joue. Au Roulant, tu peux être tellement toi-même, tellement vrai. On veut toujours accueillir les gens qui ont fait l’effort de venir et de les acceuillirs au complet pour leur valeur et leur challenge. Je n’ai pas retrouvé ça beaucoup ailleurs dans d’autres communautés, même à l’école, qui est quand même un beau lieu d’apprentissage, mais ce n’est pas aussi intense qu’ici. Moi ça ma permit étant une personne extraverte et intraverte de mieux me connaitre et d’accepter qui j’étais a cette époque la, autant professionnellement que personnellment. Je pense que la plupart des gens qui rentrent ici, ça fait le même effet. On se sent vraiment bien ici. Ça fait du bien de pouvoir s’exprimer librement dans le respect des autres toujours et d’être honnête avec les defis qu’on vive aussi.
J’aimais aussi la passion des gens. Les gens ne viennent pas ici parce qu’ils sont obligés, mais par intérêt pour le bien-être commun, le développement durable, l’agriculture urbaine, la sécurité alimentaire, le maintien dans la communauté des aines, que les bénévoles puissent trouver un lieu pour pratiquer. C’est vraiment exceptionnel. Ici c’est une gang d’altruistes. C’est sur qu’on en retire des bénéfices personnelles et profesionnelles aussi, mais à la base, tous les gens qui sont ici veulent donner leur temps, compétence aux autres. Le partage est exceptionnel.
J’ai découvert beaucoup la réalité des ainés, surtout au début comme coordinatrice des clients, à part mes grand-parents et une voisine, je ne connaissais pas ce que ça voulait dire growing older et c’est quoi les défit relier à ça, et j’ai tellement de respect. Les ainés c’est des badass. Pour vivre aussi vieux, avec tous les heartbreaks, les deuils, les challenges, et qu’ils soient toujours aussi souriants, c’est vraiment des badass. Pour moi, un ainé c’est quelqu’un who has been through life and is still here smiling. They are the real hero.
Tellement de moments mémorables. Pour moi, j’ai une fascination pour le quotidien. À chaque fois que je parle a un bénévole ou client, c’est toujours divertissent. Mes moments forts, c’est à chaque fois que je parle a quelqu’un, ou qu’on à un défi dans l’équipe a résoudre. C’est pour ça que je suis resté aussi longtemps.
3. Comment as-tu grandi / changé au fil des années au Roulant? Qu’as-tu appris? Qu’est-ce que le Roulant t’a appris sur toi-même? Sur les autres?
Au Roulant, on value l’opinion de tout le monde, donc si tu n’as pas tendance de parler, la façon dont on communique, c’est de venir valoriser la parole de chaque personne. Pour moi, ça m’a appris a valoriser ma parole, et de parler plus, par le fait même de devenir leader. Je pense que si je n’étais pas passer au Roulant, je serais quelqu’un de timide, qui ne parle pas et qui serait gêné de faire une job a la hauteur de mes compétences.
J’ai tellement appris de choses incroyables. Surtout des compétences professionnelles que j’ai acquises, surtout d’apprendre comment une équipe communique, c’est quoi une gouvernance, comment gérer des projets, un programme, des budgets. Si tu as un peu d’intérêt , tu peux apprendres tout ce que tu veux. J’avais cette curiosité d’aller voir mes DG, et d’apprendre davantage. Je suis devenue encore plus la personne que je souhaitais être. Je n’aurais pas eu cette occasion dans une société plus hiéarchique. J’ai toujours été élevé pour écouter les règles, mais ici, on construit les règles ensemble, et valorisons les opinions de tout le monde, pour construire quelque chose de meilleur.
4. Comment l’organisation a-t-elle changé depuis ton arrivé? Donner quelques exemples….
Quand je suis arrivé il y a 10 ans, on était à Duluth, et on était une petite cuisine d’appartement. On était une petite équipe, les jardins commençaient, il n’y avait pas de ferme, building, ni de collectif. C’était comme si c’était la naissance de plein de processus de comité et de façons de faire. J’ai vu ça évoluer, et prendre leur plein étard. Le déménagement était tellement signicatif dans l’histoire du Roulant. Je pense que c’était le déménagement le plus beau que j’ai jamais fait. On a transformé ça en véritable célébration. Tous les bénévoles étaient venus nous aider. On a apporté à pied en faisant une fanfare avec des instruments de musique, des costumes et des perruques. On a fait vraiment beaucoup de bruit. C’était comme un passage à l’âge adulte marqué par la communauté. Quand on est venu ici, on a dû s’adapter. L’organisme a du grandir rapidement et ça pris beaucoup de conversation difficile, mais c’est la qu’on a apprit. C’est là que j’ai vu un organisme adolescent devenir un jeune adulte. Avoir plus de responsabilités, avoir un bâtiment à être propriétaire, les voitures, un toit vert.
Le staff a aussi triplé. Il fallait apprendre à travailler ensemble à plus grande échelle, développer des pratiques communes plus complexes, avoir plus de mentor et de stagiaires. Ça crée plus d’opportunités pour plus de gens à venir, et donc ça m’a rendue super heureuse, parce qu’encore plus de personnes pouvaient connaitre le Roulant.
Les programmes se sont développés et donc il y eut encore plus de bénévoles qui se sont impliqués avec nous. Quand il y a de plus en plus de monde, il faut faire plus de sessions d’infos et je pense que le Roulant est vraiment rendu un des meilleurs organismes qui fait de la gestion des bénévolats à Montréal. Nous sommes vraiment des experts par le fait que l’on forme des gens constamment, on les accueille, on reçoit leurs feedbacks, on communique avec eux.
Notre gouvernance est aussi kickass. On est un des seuls organismes communautaires qui a des élections. Il y a tellement d’engouement que les gens appliquent et on doit faire des élections. C’est un des plus beaux exemples de démocratie.
J’ai vu beaucoup d’évolution dans notre membership bénévole. Avant c’était plus des jeunes édutiants de McGill, du secondaire, et de plus en plus, on voit des nouveaux retraités, ou des gens qui sont en transition de carrière, qui viennent chercher du bénévolat pour affiner leur recherche et leur valeur. J’ai vu aussi des gens qui faisaient des burn-outs au travail, et qui venaient au monde communautaire pour se réintégré doucement. Ça s’est complexifié dans les gens qui s’approchent et c’est merveilleux.
J’ai vu un changement du membership client aussi. Quand je suis rentré il n’y avait pas tant de restrictions alimentaires, ce n’était pas si complexe en termes de référence. On a aussi de plus en plus de jeunes personnes. Soit avec un handicap physique ou avec des troubles mentaux. C’est quelque chose qui est apparu depuis les dernières années. C’est peut être parcequ’il y a moins de support ou des soutiens, et la popote roulante est une référence pour eux. On se pose des questions si on peut les prendres en charge.
5. Qu’est-ce qui t’a le plus surpris? Qu’est-ce qui t’a le plus frustré?
Je pense que c’est les gens. Je suis surprise a chaque jour comment les gens veulent s’impliquer. C’est vraiment comment la communauté est aussi dévoué et généreuse. Leurs histoires aussi sont tellement cool. C’est des champions dans l’ombre et ça m’impréssionne vraiment.
Ce qui me frustre, c’est qu’il n’y a pas plus de safe space dans la communauté comme ici, et que l’on vit encore dans une société ou il y a encore tellement de préjugé et d’inconpréhension et de non-partage. À part de ça, je ne suis pas frustré ici. C’est sûre qu’il y a des challenges de budgets et qu’on doit ce battre avec d’autre OBLN pour les mêmes bourses, c’est qu’en même weird parce qu’on veut tous s’entraider. Mais c’est comment la société est construite autour.
6. Y a-t-il quelque chose que tu aurais fais différemment?
D’avoir plus pris le temps de m’avoir formé plus tôt. Le Roulant est un youth training organization et nous offres des avantages, et ça fait parti de la mission pour ce former. J’en ai fait beaucoup, mais j’en aurais fait encore plus. Je trouve que parfois on est un peu centré sur notre quotidien et notre programme, mais le rayomment et le partage autant régional que canadien, c’est extraordinaire. Tu peux tellement être inspiré par le travail militant en sécurité alimentaire. On nous offre ça, mais souvent on n’oublie. Étant retourné à l’école plus tôt, j’aurais un doctorat en quelque chose. Mais là j’ai un doctorat en Roulant.
7. Y a-t-il quelque chose que tu aimerais partager avec la communauté?
Mon challenge est de regrouper toutes mes pensées pour donner un message, mais ça serait vraiment remplie de gratitude et de dire un gros merci à tous les gens que j’ai rencontrés à travers le Roulant, et les réseaux du Roulant, nos clients, nos bénévoles, nos donateurs. Pour moi chaque rencontre a été significative et m’a apporté quelque chose. Et aussi de continuer ce beau mouvement. J’aimerais ça que la société soit comme des petits Roulant partout où les gens peuvent aller grandir et se sentir bien. Mais ça doit venir de notre initiative. Quand j’ai commencé au Roulant les premières semaines, mon muscle de gratitude était tellement developpé. Le partage communautaire c’est quelque chose qui ce travaille et de ne jamais arrêter. Des fois cest challengens de sortir de notre zone de confort, mais on apprend tellement plus au contact des autres.
8. Où te vois-tu dans 15 ans?
Jespere avoir pris tous mes apprentissages que j’ai eus ici et de faire du bien la ou je vais être. Je serais vraiment fière de moi de garder ce leadership positif. Je pense que j’ai vraiment appris des belles choses transférables. J’aimerais garder ce feu aussi longtemps que je vis et être une ainée super active et qui va recevoir la popote. La communauté va toujours faire parti de ma vie et de revenir faire du bénévolat avec mes adolescents.
J’ai hâte de voir comment le Roulant va se développer. J’ai confiance que ça va se développer positivement.
Comments 4
Bonne chance, il m’a fait plaisir de vous connaitre et de travaillé avec toi, Charles I
Merci pour la belle entrevue avec la plus gentille, la plus douce et la plus accueillante de toutes.
Kateri, tu as été mon pilier durant toutes les semaines, les mois, les années de mon implication au Roulant. Je savais que je pouvais toujours y voir ton sourire et ton écoute empathique. Je suis triste de savoir que tu as quitté mais je sais que ton influence se fera toujours sentir dans le quotidien et l’âme du Roulant.
Merci pour tout ce que tu as fait pour moi et pour ton amitié.
Anh-Thu xxx
Ton ardente soif d’existence et de Justice sociale est bien une vague de plaisir dans l’océan de la vie.
Quelle belle entrevue, pleine de passion, de joie et de reconnaissance pimentée avec une analyse sociale percutante! Beaucoup de succès Kat dans tes nouveaux projets.