Grève dans le communautaire

Employés et équipe

Un financement décent pour des organismes résilients

Depuis 27 ans, Santropol Roulant travaille à améliorer la sécurité alimentaire et à favoriser l’inclusion sociale pour les membres de sa communauté sur l’île de Montréal. Tout ce travail est notamment rendu possible grâce au soutien financier de multiples partenaires, dont de généreux donateurs, membres de la communauté du Roulant. Tout aussi essentiel, le financement du gouvernement provincial, lui, n’a pas augmenté proportionnellement et met ne péril la survie de certains organismes communautaires, pourtant essentiels à la société québécoise.

La majorité des organismes communautaires ne peuvent compter sur une communauté aussi durable et solidaire que celle du Roulant. Plusieurs d’entre eux peinent à trouver les ressources financières nécessaires à leur fonctionnement ainsi qu’au maintien de leur autonomie, voyant ainsi leur mission mise en péril.

Du 21 au 24 février, une semaine d’actions et de mobilisations du milieu communautaire a pris place pour souligner la nécessité d’un rehaussement du financement des organismes communautaires. Ainsi, nous souhaitons mettre de l’avant le travail que nous effectuons chaque jour et la valeur de celui-ci.

Témoignage de Georgette, cliente de la popote roulant

«Les organismes communautaires servent à boucher les gros trous qui sont laissés par notre système de santé et services sociaux, ce qui a été encore démontré plus fortement pendant la pandémie.

Il s’agit parfois de choses importantes comme la nourriture ou les biens de consommation courante. Il s’agit aussi parfois de petites choses, mais qui sont très importantes pour leurs bénéficiaires : biens de consommation, usagés ou neufs, accompagnement médical ou social, visites et autres.

De plus, comme ces organismes sont petits, ils sont plus agiles pour satisfaire de nouveaux besoins ou des besoins qui changent dans le temps.

Comme ils sont physiquement prêts des gens, contrairement à notre système un peu mastodonte où les gens ne sont que des numéros, ils peuvent aussi s’adresser directement aux besoins de ces gens.

Par exemple, tout le monde sait qu’il est important de bien manger pour être (plus) en santé… et heureux.

Mais pour bien manger, il faut d’abord :

  1. magasiner – ce qui est souvent difficile, particulièrement en situation de mobilité réduite (supposant que la personne a le budget pour le faire)
  2. transporter les achats à la maison – encore plus difficile par instant (les livraisons sont souvent coûteuses et pas toujours pratique – commande minimum, temps de livraison, etc.)
  3. préparer les ingrédients – parfois difficile
  4. les cuisiner – de difficile à impossible selon les problèmes physiques et autres
  5. nettoyer – souvent impossible

C’est là qu’un organisme de popote roulante de type Santropol Roulant peut prendre la relève et aider au moins partiellement à fournir de bons repas aux gens qui en ont besoin et qui ne peuvent le faire facilement eux-mêmes.

Ils satisfont aussi un besoin communautaire (d’où leur nom) et social où l’on parle et rencontre directement les gens qui sont souvent seuls dans notre monde moderne.

Et pourtant, les organismes communautaires sont souvent laissés pour compte ou oubliés.»